Déjà moins intérieur à mon corps que cette vie des personnages, venait ensuite, à demi projeté devant moi, le paysage où se déroulait l’action et qui exerçait sur ma pensée une bien plus grande influence que l’autre, que celui que j’avais sous les yeux quand je les levais du livre. C’est ainsi que pendant deux… Poursuivre la lecture Texte 1 • Lectures dans le jardin de Combray
Auteur/autrice : ÉliseT.
Docteure en philosophie et littérature, je mène des recherches sur la poésie contemporaine.
J’enseigne l’esthétique, la philosophie de la pub et la philosophie de terrain.
À travers « une certaine plume », j’accompagne des créateurices et des praticien•nes dans la définition et la conceptualisation de leur travail.
Texte 2 • Les vagues au lever du soleil
Le soleil ne s’était pas encore levé. La mer et le ciel eussent semblé confondus, sans les mille plis légers des ondes pareils aux craquelures d’une étoffe froissée. Peu à peu, à mesure qu’une pâleur se répandait dans le ciel, une barre sombre à l’horizon le sépara de la mer, et la grande étoffe grise… Poursuivre la lecture Texte 2 • Les vagues au lever du soleil
Texte 3 • Le regain
Il est revenu le grand printemps. Le sud s’est ouvert comme une bouche. Ça a soufflé une longue haleine, humide et tiède, et les fleurs ont tressailli dans les graines, et la terre toute ronde s’est mise à mûrir comme un fruit. L’escadre des nuages a largué les amarres. Ça a fait un grand et… Poursuivre la lecture Texte 3 • Le regain
Texte 4 • La marcheuse
Sartre partit d’abord faire avec ses parents une croisière en Norvège. Moi, je montai dans un train, un matin, chargée d’un sac à dos qui contenait des vêtements, une couverture, un réveil, un Guide Bleu et un jeu de cartes Michelin. Je partis de La Chaise-Dieu et, pendant trois semaines, je marchai. J’évitais les routes,… Poursuivre la lecture Texte 4 • La marcheuse
Texte 5 • Les bords du Rhin
Que savais-je encore des rivières, moi qui vivais sur une île où toutes les pensées coulaient vers la mer, où les cours d’eau semblaient si sages et peu profonds, ne se donnaient pleinement à voir qu’à l’instant où, parvenus à leur embouchure, ils déployaient leurs bras divagants ou incisaient profondément les terres ? Je rêvais parfois… Poursuivre la lecture Texte 5 • Les bords du Rhin
Texte 6 • Mona & la forêt
Ils restaient là quelquefois assez longtemps sans rien dire. La forêt au-delà de la frontière laissait glisser jusqu’à eux des bruits légers – auxquels malgré eux ils tendaient l’oreille – pareils à ces menues épaves ininterprétables que rejette la mer sur une grève et où l’œil du promeneur s’attache machinalement : cette lisière sourdement alertée où… Poursuivre la lecture Texte 6 • Mona & la forêt
Texte 7 • Une famille d’icebergs
Icebergs, sans garde-fou, sans ceinture, où de vieux cormorans abattus et les âmes des matelots morts récemment viennent s’accouder aux nuits enchanteresses de l’hyperboréal. Icebergs, Icebergs, cathédrales sans religion de l’hiver éternel, enrobés dans la calotte glaciaire de la planète Terre. Combien hauts, combien purs sont tes bords enfantés par le froid. Icebergs, Icebergs, dos… Poursuivre la lecture Texte 7 • Une famille d’icebergs
Texte 8 • L’aimable vie policée des jardins
Dans mon quartier natal, on n’eût pas compté vingt maisons privées de jardin. Les plus mal partagées jouissaient d’une cour, plantée ou non, couverte ou non de treilles. Chaque façade cachait un « jardin-de-derrière » profond, tenant aux autres jardins-de-derrière par des murs mitoyens. Ces jardins-de-derrière donnaient le ton au village. On y vivait l’été, on y… Poursuivre la lecture Texte 8 • L’aimable vie policée des jardins
Texte 9 • Le paysage comme monument
À partir du paysage : Parce qu’il s’est ramassé sur lui-même et s’étage en dimensions lisibles. D’un seul tenant, l’ouverture de chaleur barrée de pluie ; plus à fond, ces brisures qu’on perçoit quand la terre s’ouvre. Au nord du pays, l’enlacement de verts sombres que les routes n’entament pas encore. Les marrons y trouvèrent leurs refuges.… Poursuivre la lecture Texte 9 • Le paysage comme monument